Chaga, le champignon sibérien de l’immunité 

Chaga, le champignon sibérien de l’immunité 

Les champignons médicinaux attirent l’attention de la communauté scientifique ces dernières décennies.

Ils sont pourtant connus et utilisés dans la médecine traditionnelle chinoise depuis 2000 ans.

Le chaga, aussi connu sous le nom de “Roi des Champignon”, est un de ces champignons aux nombreuses vertus thérapeutiques.

Qu’est ce que le chaga ? 

Le Chaga est un champignon de la famille des hymenochaetaceae aux nombreux bienfaits pour la santé. Il se développe à l’état naturel sur les troncs de bouleau ou d'autres espèces d'arbres.

Ce champignon a une apparence particulièrement repoussante, ressemblant à un charbon brûlé avec des formes irrégulières. Cet aspect est dû à une masse de mycélium chargée de mélanine. 

Le nom “chaga” est dérivé du nom russe « чага » donné au champignon par les peuples autochtones de Sibérie tels que les khantys. Il était traditionnellement utilisé comme panacée. 

Des études scientifiques récentes ont pu mettre en évidence les nombreuses propriétés thérapeutiques du chaga. Le champignon est aujourd’hui connu pour soutenir le système immunitaire, réduire les inflammations chroniques, et lutter contre les tumeurs. 

Culture du chaga

La résistance à des températures arctiques 

Le champignon se développe naturellement dans les plaines de la Russie centrale, en Corée, Europe de l’Est, Europe du Nord, Amérique du Nord et dans les montagnes de Caroline du Nord au Canada. 

Il pousse à des températures inférieures à zéro ce qui donne une idée des grandes capacités de résistance du champignon à son environnement.

La cueillette du champignon s’effectue sur l’arbre vivant. 

Toutefois, en raison de la demande croissante du champignon dans le monde, certains cueilleurs de chaga s'inquiètent d’une extinction. Ils insistent sur l’importance d’adopter une récolte durable afin de ne pas menacer cette espèce de champignons.

Le résultat d’une lutte pour la vie 

Le chaga se développe en venant parasiter des troncs d'arbre. Il puise dans les ressources de l’arbre afin de se développer, ce qui peut prendre jusqu’à 12 ans. 

Lors de cette infection de l’arbre par le champignon, il se déroule une lutte pour la vie entre l’hôte et le parasite. 

C’est au cours de cette lutte que le champignon finit par produire des composés phytochimiques puissants qui viendront à bout de l'arbre. 

Le stress engendré par la lutte contre l’arbre permet au chaga de développer une forte résilience et résistance. Les propriétés médicinales du chaga lui viennent ainsi de sa capacité à survivre dans des conditions difficiles.

Histoire du chaga 

Le champignon du premier homme

Le chaga possède plusieurs surnoms. Du fait de ses nombreux bienfaits identifiés, les peuples autochtones lui avaient donné le nom de "Don de Dieu" ou "Roi des Herbes". 

Il est aussi le champignon du premier homme. En effet le chaga a été découvert dans la besace d’Otzi, un homme des glaces ayant vécu il y a 2600 av. J.C. 

Selon l’autopsie du corps, le chaga aurait fait partie de la pharmacopée d’Otzi afin de le soulager de ses différentes affections. 

Un champignon de l'herboristerie chinoise 

Le chaga est connu en médecine chinoise sous le nom de Bai Hua Rong. Les chinois l’appellent “Roi des champignons” de part ses propriétés exceptionnelles. 

La première trace écrite du champignon daterait d’environ 100 ap. J.C et proviendrait du Shen Nong Ben Cao, le premier traité d’herboristerie chinoise. 

Il est très apprécié pour sa capacité à stimuler le système immunitaire. Il s’utilise notamment pour prévenir les infections respiratoires telles que le rhume, ou soulager certains problèmes digestifs (gastrite, vomissement, diarrhée…). 

Le champignon des chamanes de Sibérie 

Le chaga serait utilisé depuis le XIième siècle dans la pharmacopée traditionnelle des peuples sibériens. 

Le nom chaga est issu d’une langue du Nord de l’Oural, à l’Ouest de la Sibérie. Ce serait le peuple autochtone Khanty qui serait à l’origine de ce nom. 

Les Khantys faisaient alors commerce du champignon avec les russes. Ils en auraient vendu au Moyen-Âge à l'empereur russe Vladimir II Monomaque afin de soigner son cancer de la lèvre.

Les Khantys le buvaient habituellement en infusion afin d’améliorer leur résistance au froid et à la fatigue. Et les chamanes sibériens l'utilisaient au quotidien pour traiter leurs affection diverses.

Une star de la littérature russe

Le chaga est cité dans un ouvrage de l’écrivain russe Soljenitsyne, “Le pavillon des cancéreux”. Le roman évoque les vertus anticancéreuses du chaga. 

Le succès international du roman contribue fortement à populariser le champignon. 

Des études scientifiques élogieuses 

La reconnaissance des bienfaits thérapeutiques du champignon par la communauté scientifique date des années 1960. 

Plusieurs études sont alors réalisées afin d’analyser l’intérêt du chaga dans la lutte contre le cancer. 

Ces nombreuses études permettent alors de mettre en exergue les vertus anti-cancéreuse de ce champignon. 

Composition nutritionnelle

Le chaga possède une composition nutritionnelle très riche. Voici une synthèse de ses principaux composés : 

  • Polysaccharides : béta-glucanes ;
  • Vitamines : B1, B2, B3, B5, D, K ;
  • Minéraux et oligo-éléments : calcium, potassium, manganèse, fer, cuivre, zinc ;
  • Polyphénols ;
  • Flavonoïdes ;
  • Stérol : ergostérol ;
  • Acides aminées ;
  • Protéines ;
  • Fibres.

Le chaga contient aussi deux précieuses substances aux propriétés anti-tumorales : l’acide bétulinique et la bétuline.

Les bienfaits et propriétés 

Un potentiel anti-cancer 

Les premières études sur les propriétés anti-cancéreuses du chaga sont réalisées en 1958 par une équipe de chercheurs russes et finlandais. Ces chercheurs découvrent le potentiel du chaga pour lutter contre le cancer du sein, du foie, et de l’utérus.

Cette étude réalisée sur des souris a permis de mettre en exergue la capacité du chaga a freiner la croissance des cellules cancéreuses.

Stimule le système immunitaire 

Le chaga possède des polysaccharides de type bêta-glucanes qui favorisent le renforcement du système immunitaire. 

Selon cette étude de 2011 publiée dans le Journal of Ethnopharmacology, les bêta-glucanes du chaga activent la sécrétion de cytokine, qui favorisent la production d'anticorps chargés d’éliminer les agents pathogènes de l’organisme.

Renforce le système digestif 

De par la richesse de sa composition nutritionnelle, le chaga contribue à l’amélioration du fonctionnement de la sphère digestive. En effet, le chaga favorise la production de bile digestive, jouant un rôle essentiel dans la bonne digestion des aliments. 

D’autre part, les bêta-glucanes contenus dans le chaga favorisent la production de bonnes bactéries dans le microbiote intestinal. Ils se comportent ainsi comme des prébiotiques, améliorant la santé de la flore intestinale. 

Le chaga contribue également à l’amélioration du fonctionnement d’autres organes tels que le foie ou la vésicule biliaire. Par exemple, cette étude réalisée sur des rats, a permis de montrer les propriétés hépatoprotectrices du chaga.

Anti-inflammatoire 

En raison de sa composition riche en antioxydants, le chaga possède des propriétés anti-inflammatoires. 

Selon cette étude publiée en 2012 dans le Journal of Ethnopharmacology, le chaga a permis de réduire l’inflammation de l'intestin de sujets animaux. 

Dans cette autre étude réalisée sur des animaux, les chercheurs ont remarqué que le chaga pouvait inhiber la production de cytokines novices, responsables de l’inflammation associée à la maladie. 

Le chaga permettrait également de réduire l’inflammation aiguë ou chronique des articulations comme l'arthrite et l'arthrose. Il pourrait ainsi servir d'anti-inflammatoire musculaire naturel pour les sportifs. 

Source d’antioxydants

Le chaga est l’un des aliments les plus riches en antioxydants au monde.

En effet, selon l’indice ORAC, mesurant des capacités antioxydantes des aliments, le chaga obtient un score trois fois plus élevé que les baies d'açai. 

Selon ce même indice, le chaga contiendrait 60 fois plus d'antioxydants que les myrtilles sauvages. 

En raison de cette teneur riche en antioxydants, le chaga est un allié pour lutter contre l’action néfastes des radicaux libres, responsables du stress oxydatif.  

Comment consommer le chaga ? 

  • En gélules. Il est possible de consommer le chaga sous la forme de compléments alimentaires. Ces compléments peuvent se trouver dans les boutiques bio ou sur internet. Il convient de privilégier les compléments labellisés bio en gélules végétales et suffisamment titrés en polysaccharides (minimum 30%) pour bénéficier des bienfaits du champignon.
  • En poudre. Il s’agit de la poudre de champignons séchée. Vous pouvez la consommer avec une boisson chaude, des sauces, des pâtes ou autres aliments. Vous pouvez acheter cette poudre sur internet ou dans les magasins bio.
  • En teinture-mère. Le chaga peut aussi se consommer sous la forme de teinture mère. L’avantage est la possibilité de mélanger la teinture mère à du café, du thé ou un smoothie. Toutefois la forte concentration en principes actifs ainsi que la teneur en alcool rend son utilisation déconseillée aux femmes enceintes ou allaitantes. 
  • En infusion ou décoction. Le thé au chaga possède une longue histoire d’utilisation dans la tradition sibérienne. Cette boisson tonifiante aidait les peuples nomades à résister aux intempéries climatiques. 

Comment préparer un thé au chaga ? 

Pour préparer du thé au chaga, vous devez d’abord vous procurer des morceaux entiers (environ 10 grammes) ou de la poudre du champignon. 

Voici la marche à suivre pour préparer votre thé au chaga :

  • Déposez les morceaux ou la poudre dans un mug.  
  • Puis, versez de l'eau à une température proche des 80 °C dans votre mug.
  • Laissez ensuite infuser les morceaux de champignons ou la poudre de champignons pendant 3 minutes.
  • Vous pouvez ajouter à votre boisson du citron, du miel, ou du sirop d’érable, selon votre goût. 
  • En cas de doute sur d’éventuelles interactions médicamenteuses, demandez conseil à votre médecin traitant. 

Posologie

  • En gélules. Les dosages peuvent parfois changer. Il est donc recommandé de suivre les indications de l’emballage. Toutefois, de façon générale, pour une dose de 300 mg,  les gélules peuvent être prise 3 fois par jour, avant chaque repas et avalées avec un grand verre d’eau. 
  • En poudre. Possibilité de consommer jusqu’à trois grammes par jour de poudre mélangée dans un verre d’eau. Prendre une tasse à café de poudre pour un verre d’eau. 
  • En teinture-mère. A mélanger avec du thé ou de l’eau. Environ 20 gouttes, 1 à 3 fois par jour.

Contre-indication et effets secondaires 

De la même manière que toutes les plantes et champignons médicinaux, le chaga doit être consommé avec précaution. Il est important de veiller au respect du dosage ainsi qu’à la durée du traitement. Et tout usage thérapeutique doit être supervisé par un professionnel de santé.

Ceci étant dit, les effets secondaires du chaga sont bien connus et bénins pour l’organisme, sauf en cas d’interaction médicamenteuse. 

Le chaga est contre-indiqué pour : 

  • Les femmes enceintes et allaitantes ou les jeunes enfants.
  • Les personnes sous anticoagulants, hypoglycémiants et immunosuppresseurs. 
  • Les personnes souffrant d’hypoglycémie ou de diabète de type 1.

Bienfaits du chaga à retenir 

Le chaga est un champignon médicinal très apprécié en médecine chinoise pour ses nombreux bienfaits.

Il a été popularisé en Occident par l’auteur Soljenitsyne dans son ouvrage "Le pavillon des cancéreux".

Les propriétés thérapeutiques de ce champignon sont depuis les années 1960 très étudiées par la recherche scientifique.

D'après les études, le chaga fait partie de ces champignons à haute densité nutritionnelle. Véritable superfood, le chaga serait même l'un des aliments les plus riches en antioxydants au monde.

Parmi ses nombreuses propriétés, il permet notamment de stimuler le système immunitaire et améliorer le système digestif.


 Sources et études scientifiques : 

International Journal of Medicinal Mushrooms Volume 4, 2002 Issue 2, Melanin Complex from Medicinal Mushroom Inonotus obliquus

Mi Ja Chung, Cha-Kwon Chung, Yoonhwa Jeong, and  Seung-Shi Ham, Anticancer activity of subfractions containing pure compounds of Chaga mushroom (Inonotus obliquus) extract in human cancer cells and in Balbc/c mice bearing Sarcoma-180 cells, 2010, 

Suk-kyung Ko, Mirim Jin, Myoung-yun Pyo, 2011, Inonotus obliquus extracts suppress antigen-specific IgE production through the modulation of Th1/Th2 cytokines in ovalbumin-sensitized mice

Ki Bae Hong, Dong Ouk Noh, Yooheon Park, Hyung Joo Suh, 2015,  Hepatoprotective Activity of Water Extracts from Chaga Medicinal Mushroom, Inonotus obliquus (Higher Basidiomycetes) Against Tert-Butyl Hydroperoxide-Induced Oxidative Liver Injury in Primary Cultured Rat Hepatocytes

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2 commentaires

Samuel Tessier

Samuel Tessier

Bonjour Mathieu,
Comme la plupart des champignons, vous pouvez retirer la partie terreuse ou sablonneuse avec un couteau puis les nettoyer à l’aide d’une brosse ou d’un linge. Il est préférable d’éviter de les laver à l’eau. Voilà, j’espère vous avoir bien renseigné ? Restant à votre écoute. Amicalement. Samuel

Mathieu

Mathieu

Bonjour,
Est-ce qu’il y a un nettoyage particulier à faire du chaga quand on en trouve directement en foret? à côté de chez moi, j’ai deux arbres qui en ont, j’aimerais bien le gouter, voir la différence avec ceux que j’achète.

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